La flore




30 juin 2023
La phytolaque ou raisin d'Amérique, invasive et toxique 

Sophie l'a repérée dans notre jardin et nous a alertés. Nous l'avons éliminée...

La phytolaque ou raisin d'Amérique - phytolacca americana - est une peste végétale, une espèce invasivetoxique dans sa totalité, à combattre absolument !

L'odeur est désagréable et toute la plante est globalement toxique : tige, racine, baies, par ingestion mais aussi par contact avec les feuilles ou la sève. 

Cette plante à feuillage caduque peut atteindre 3 m de hautLes feuilles qui mesurent entre 15 et 30 cm de longueur sont ovales, lancéolées, de couleur verte virant au pourpre à l’automne. 



Ses tiges, très épaisses et creuses, présentent une teinte rouge framboise quand elles sont jeunes et lie de vin en fin de saison, contrastant avec le feuillage vert clair.

De juin à septembre, des grappes de fleurs blanches ou roses, érigées, légèrement odorantes, s'épanouissent et donnent ensuite debaies vertes, puis noires, en longues grappes pendantes quand les baies grossissent.

Ces baies renferment des graines plates, noires, capables de rester en dormance pendant de nombreuses années dans le sol. La propagation rapide de la plante, dont les graines sont disséminées par les oiseaux, en fait un fléau dans la majorité de nos régions. La plante concurrence la flore locale et étouffe certaines espèces.

Le raisin d'Amérique est une plante guerrière : il se régénère facilement par le feu. Sa présence a un effet perturbateur sur l’activité des vers de terre et sur certains gastéropodes, allant parfois jusqu’à entraîner leur mort.

Introduit en Europe au cours du XVIIe siècle pour l'ornement des jardins, sa culture fut ensuite dédiée à la teinture de différents produits tels que les encres, les tissus et le vin. 

Phytolacca americana, de son nom latin, a plusieurs noms vernaculaires : raisin d'Amérique, raisin des teinturiers, vigne de Judée, épinard doux de la Martinique, épinard des Indes, herbe à la laque…

Tous ces noms illustrent les différents usages que l'on en faisait autrefois, en teinture (avec les baies noires), dans l'alimentation (les jeunes feuilles étaient consommées cuites comme les épinards) et dans la pharmacopée ancienne. Son rôle historique en médecine traditionnelle fait l'objet d'études scientifiques.   Voir l'article d'ooreka


Ses fruits sont 
toxiques pour les enfants et de nombreux animaux ; la plante est néanmoins encore vendue et cultivée comme espèce horticole ornementale. 

N’en introduisez aucun dans votre jardin.
En pleine terre, seule une pioche et de l’huile de coude vous permettront d’extirper cette vigoureuse racine pivotante. Protégez vos mains, car la sève peut provoquer des dermatites graves.

Le genre Phytolacca comprend environ 25 espèces, dont Phytolacca americana appelé aussi Phytolacca decandra, ainsi que Phytolacca polyandra, originaire de Chine, Phytolacca acinosa originaire d'Asie, aux fruits composés.





14 août 2022
Le gingembre, son utilisation en cuisine et en pharmacopée
  

Le gingembre - Zingiber officinale Roscoe - est une plante à rhizome qui porte deux sortes de tiges aériennes : les unes, stériles, peuvent atteindre plus d’un mètre de hauteur, les autres, fertiles, ne dépassent pas 20 cm et sont terminées par un épi ovoïde avec des fleurs jaune-verdâtre. C’est la partie souterraine (rhizome) qui est utilisée en cuisine, comme en pharmacopée.



Françoise, adepte enthousiaste du gingembre aux jardins vivants,
 nous prodigue ses découvertes...


PRESENTATION - PROPRIETES
Le rhizome frais, ou gingembre vert, possède une note citronnée et camphrée, qui s'atténue au séchage, et alors seul reste le piquant. C'est pourquoi il est conseillé de l'utiliser frais, surtout qu'il se conserve très bien.

On trouve aussi le rhizome préparé, conservé de nombreuses manières :
  • Gingembre vert : frais et entier.
  • Gingembre jeune : rhizome immature de gingembre, très parfumé et juteux (le meilleur à mon goût).
  • Gingembre gris, noir : sec non pelé.
  • Gingembre blanc : pelé et sec, moins aromatique que le gris, mais plus piquant.
  • En poudre : l'un des précédents moulu, il s'évente rapidement et est facilement frelaté.
  • Confit au sucre, une friandise asiatique.
  • Confit dans le vinaigre de riz à la japonaise, qui sert à se rincer la bouche entre deux sushis : rose, le gari ou su-shoga, ou bien rouge (coloré avec du shiso et fait avec du gingembre jeune), le beni shoga.

Rare dans les cuisines européennes, sauf les anglo-saxonnes, le gingembre est surtout à l'honneur en Asie : curry indien, poisson à l'indochinoise. A noter en particulier un digestif birman : des lanières de gingembre jeune, macérées dans du jus de citron vert. Les cuisines créoles l'apprécient particulièrement avec de l'ail. Son jus sert de base à des boissons rafraîchissantes au Sénégal, Mali, Liban... Dans le Maghreb, on l'utilise traditionnellement plutôt en poudre. Il entre aussi dans la composition du haroset, le dessert traditionnel de la Pâque juive à base de noix, pommes, raisin sec et cannelle.

Plus rarement, d'autres parties de la plante sont utilisées : les feuilles et les jeunes pousses succulentes et très parfumées, qui poussent spontanément sur les rhizomes un peu vieux.

CULTIVER
Le gingembre est cultivé dans la majorité des régions tropicales lumineuses et suffisamment humides (2000mm de pluie nécessaires), mais certains aux jardins vivants le cultivent avec succès en jardinièreLa multiplication est réalisée par fragmentation du rhizome (morceaux de 3 à 5 cm avec au moins un bourgeon). Planté dans un sol riche et bien drainé, il faut le sarcler régulièrement pour éviter la concurrence d'adventices.


Les rhizomes sont récoltés, le plus souvent de façon manuelle, après 9 à 10 mois lorsque les parties vertes se dessèchent. Pour le gingembre jeune, la récolte se fait dès 5 à 6 mois. La partie qui n'est pas commercialisée fraîche est soit ébouillantée, soit pelée, avant d'être séchée une dizaine de jours. On obtient ainsi respectivement du gingembre gris ou du gingembre blanc. Il peut aussi être réduit en poudre à ce stade.

PROPRIETES MEDICINALES
Le gingembre est la panacée de la médecine asiatique, il soigne quasiment tous les maux, c'est un élément important de la Thériaque.
  • Propriété apéritive : stimule la sécrétion salivaire, des sucs gastriques, et les mouvements intestinaux.
  • Stomatique, carminatif, digestif : facilite la digestion, réchauffe l'estomac.
  • Antibactérien, antiseptique, antimicrobien, nématocide, molluscicide, anti-schistosome.
  • Stimulant, fortifiant, réchauffant.
  • Fébrifuge : soulage les problèmes circulatoires, baisse le taux de cholestérol.
  • En infusion, contre la toux, la grippe, et les maux de gorges divers.
  • Antiémétique : calmant contre mal des transports et de mer.
  • Soigne le mal de tête, les rhumatismes.
  • Usages vétérinaires : pour clamer les coliques du cheval et les bronchites.
Source : PASSEPORT SANTE
  • Réduit les nausées et les vomissements de grossesse et postopératoires.
  • Soulage les douleurs d’origine inflammatoire (douleurs menstruelles, musculaires, arthritiques) ; prévient le mal des transports ; réduit les nausées causées due à la chimiothérapie.
  • Prévient la nausée et les vomissements de la grossesse.
  • Soulage les spasmes du tube digestif, les coliques, les gaz intestinaux, les ballonnements, la perte d'appétit, les symptômes du rhume et de la grippe, la migraine.
REMEDES RECETTES
  • Délicieux et pour combattre la grippe : mélanger à parts égales gingembre haché, figues coupées en petits cubes, noix hachées, et miel. En prendre 1/2 cuillère à café tous les matins.
  • Recommandé après l'accouchement : sur la côte-Est de Madagascar, on donne aux nouvelles accouchées un bouillon de poulet au gingembre très corsé afin de leur redonner de la force. 

CHOISIR, CONSERVER
  • Choix du rhizome frais : ferme, non moisi, peau fine. Le plus simple est de le râper sur une petite râpe manuelle, le résultat est plus rapide et plus fin qu'un éminçage au couteau.
  • En poudre, à conserver à l'abri de l'humidité, mais rien ne vaut le rhizome frais !
Dans les supermarchés au rayon fruit et légumes, il est vendu sous forme de tubercule au poids. Il faut le choisir ferme, avec une peau fine et légèrement argentée. Le gingembre se conserve longtemps au sec, il peut même parfois germer dans votre cuisine.

QUELQUES IDEES POUR LE CONSOMMER
Voilà une préparation au jus de gingembre sans alcool qui conviendra aux femmes enceintes, aux conducteurs et à tous ceux qui aiment mettre un peu de piquant dans leur vie !
Ames sensibles s'abstenir cette boisson bien relevée excite les papilles et d'après ce qu'on dit réveille les ardeurs des amoureux.

CUISINER
Dans les salades de fruits, une pincée relève les fruits pas assez mûrs. Les jeunes pousses sur le rhizome sont plus parfumées que le rhizome lui même.

Pour parfumer un sirop qui sera utilisé sur un dessert ou sur du
 tofu non pressé : cuire quelques rondelles de gingembre épluché dans un sirop et faire bouillir un bon quart d'heure après l'ébullition (plus et avec plus de gingembre si vous aimez fort). Le sirop prendra alors une couleur proche du thé léger. La force du gingembre et le sucre feront de ce sirop, un délice. Marié au tofu, ce dessert est un must de la Chine traditionnelle (faire soi-même son tofu pour avoir du tofu non pressé).

Infusion

Vous pouvez préparer une infusion avec du gingembre fraîchement râpé ou du 
gingembre séché en poudre. Attention : 1 g à 2 g de poudre équivalent à environ 10 g de rhizome frais.
Faites infuser durant 5 à 10 minutes de 0,5 g à 1 g de poudre ou 5 g de produit frais râpé par tasse. Vous pouvez y ajouter du jus de citron et un peu de Miel pour atténuer le goût piquant.


Chocolat chaud au gingembre


Peler, émincer 7 cm de racine de gingembre, le mettre dans une casserole avec 75 cl de lait, 25 cl de crème épaisse, 80 g de sucre en poudre et 2 graines de cardamome verte.
Porter à ébullition, 
éteindre le feu, couvrir, et laisser infuser 10 minutes.
Ajouter 170 g de chocolat noir à 65 % de 
cacao, coupé en petits morceaux, le laisser fondre, bien mélanger. Filtrer la préparation. Remettre sur le feu. Servir bien chaud.

Jus de gingembre 


200 gr de gingembre frais 
1 litre d'eau 
1 litre de jus d'ananas 
6 à 8 cuillères à soupe de sucre de canne (selon le goût) 
1 citron jaune ou 2 citrons verts
Enlever la peau du gingembre et le couper en petits morceaux pour qu'il soit plus facile à mixer.
Mixer les morceaux de gingembre avec un demi verre d'eau tiède jusqu'à obtenir une purée. Avec la texture particulière du gingembre, cette purée sera granuleuse.
Faire bouillir 1 litre d'eau et mettre dans un saladier la purée de gingembre obtenue et ajouter le litre d'eau bouillante.
Laisser infuser pendant 1 heure.
Filtrer l'infusion de gingembre dans une passoire à mailles fines pour ne garder que le jus et ajouter le litre de jus d'ananas, le sucre et le jus du citron.
Mélanger, goûter et garder au frais !

Jus de gingembre  Ma recette !
Peler puis couper en morceaux les rhizomes de gingembre, tirer le jus à l’extracteur (le mien est un extracteur horizontal « le champion », mais il en existe d’autres) ou avec une bonne centrifugeuse, puis faire ce mélange de base :

  • 1/3 de jus de gingembre ainsi pressé,
  • 1/3 de citron vert,
  • 1/3 de sirop de canne liquide.

Mettre ce mélange dans une bouteille en verre. On peut le garder 1 mois 1/2 au frigo sans problème ou le congeler en bac à glaçons.

Chacun peut doser les jus de fruits à son goût, pur ou dilué plus ou moins du mélange au fond d’un verre ou d’une bouteille et varier les jus de fruits. C’est plus ou moins piquant suivant le dosage, mais c’est très bon et revitalisant. Pour renforcer l’effet anti inflammatoire ajouter du curcuma et du poivre noir.

Trucs et astuces :

La purée de gingembre obtenue en mixant les morceaux de gingembre frais se conserve très bien au réfrigérateur (environ 1 mois 1/2). Pour les amateurs, mixer une plus grande quantité et garder toujours prêt sous la main un peu de cette purée pour relever quelques plats ou refaire du jus de gingembre aussi souvent que vous aimez !

On peut même ajouter des morceaux de pomme et les mixer avec, tandis que la cannelle en bâton est conseillée pour l'infusion.

Si on désire accentuer les vertus antivieillissement du gingembre, on peut l’associer à l’oignon et à l’ail. En effet, leur association crée une synergie entre leurs différents composés antioxydants, qui boosterait leurs potentiels individuels...

Exemples de cocktails testés :

  • 2/10 de jus de gingembre, 2/10 de jus d'ananas, 6/10 de jus de pommes
  • 2/10 de jus de gingembre, 8/10 d'infusion thym/menthe
  • 2/10 de jus de gingembre, 8/10 d'eau pétillante
  • 2/10 de jus de gingembre, 8/10 d'eau chaude
  • 2/10 de jus de gingembre, 8/10 d'eau parfumée au thé

On peut diminuer la dose de gingembre ou... pas !
Ces exemples sont non exhaustifs, inventez le vôtre !!!!




1 janvier 2019

Des aromatiques bien souvent méconnues


Sachant que les plantes d’une même famille sont sensibles aux mêmes maladies et aux mêmes parasites, qu'elles se font concurrence en puisant leur nourriture à la même profondeur, nous avons classé nos aromatiques par famille, pour mieux les mélanger entre elles. Mais qu'on ne s'y trompe pas, ces précieuses plantes compagnes ont également leur place au potager et au verger...
          
 1 - LES ALLIACÉES 
Des plantes à bulbe

La ciboule (ail fistuleux)
Allium fistulosum L.
Herbacée vivace bisannuelle
Ses feuilles vert bleuté, cylindriques et creuses mesurent de 30 à 60 cmLes fleurs blanc-crème, regroupées en ombelles arrondies, n'apparaissent que la deuxième année, en fin du printemps. Elle ne forme pas vraiment de bulbe, mais plutôt un léger renflement. La ciboule apprécie l'ombre légère d'une autre plante et doit être arrosée régulièrement. 
            
Au potager : elle est une bonne compagne de la carotte, mais elle n'apprécie ni les légumineuses (haricots secs, etc.), ni les solanacées (pomme de terre, aubergine, tomate, piment).
           
Au verger : elle protège vigne et pommier, grâce à ses propriétés antivirales et antifongiques (communes à toutes les alliacées), et elle augmente la saveur des fruits.
           
Récolte :
On la cueillera dès l'été venu, au fur et à mesure des besoins et on coupera régulièrement les tiges à 1 cm du sol, même si l'on n'en a pas l'utilité.
     
Utilisation :
Son parfum évoque celui de l'oignon, mais il est beaucoup plus fin et délicat, avec une légère note d'ailTout se mange dans la ciboule : stige et son bulbe se cisèlent et s’ajoutent dans les cocottes de légumes, les viandes, les poissons, les crustacés ; ses pétales de fleurs agrémentent les salades. Poêlée entière, elle est aussi un légume d'accompagnement.
           
Comme tous les alliacées, la ciboule est riche en sels minéraux, en vitamine du groupe B et antioxydants (vitamine C, flavonoïdes, bêta-carotène)  ... Lire plus.



 2 - LES APIACÉES 
Des plantes à fleurs ombellifères

L'angélique officinale 
Angelica archangelica       
Herbacée bisannuelle, voire trisannuelle
Cette plante imposante, aux feuilles vertes en dessus et blanchâtres en dessous, ne fleurit qu'au bout de deux ans (voire trois), puis meurt. Ses tiges rouges, creuses et striées, peuvent atteindre 2 m et sont surmontées la seconde années de grosses ombelles sphériques, composées de petites fleurs vert jaunâtre. Des graines leur font suite, qui devenant brunes à maturité. Son cycle est alors terminé, la plante devra être resemée. 
Elle préfère les endroits ombragés ou semi-ombragés. 
     
Au potager :
Elle attire de nombreux insectes et butineurs et favorise la pollinisation. Quelques ravageurs en sont friands, comme les pucerons. Elle améliore la saveur du haricot. 
Elle n'aime, en revanche, ni l'aneth, ni la betterave, ni le céleri.

Récolte :
On prélèvera les jeunes tiges et les pétioles dès la première année, avant que la plante ne monte à graines, car elles deviennent alors fibreuses et dures. Pour la récolte les graines, on cueillera les plus belles ombelles, que l'on fera sécher à l'ombre. Une fois sèches, on les secouera au-dessus d'un linge pour récupérer les graines que l'on sèmera aussitôt, car elles perdent rapidement leur pouvoir germinatif. On prélèvera la racine à l'automne à partir de la deuxième année.
     
Utilisation :
Tout est comestible dans l'angélique. Les jeunes pousses hachées crues rappellent le goût de la réglisse et aromatisent salades, poissons et desserts. Les feuilles adultes, à la saveur piquante et musquée, sont ajoutées aux soupes, en petite quantité. Les tiges fines et les jeunes feuilles parfument délicieusement les gâteaux et les salades de fruits. Confites avec du sucre, elles parfument et décorent pâtisseries et confitures. Les graines, pleines de vertus, seront saupoudrées sur des salades.  La racine possède des vertus médicinales.
         
L'angélique stimulerait l'appétit, soulagerait malaises ou spasmes gastro-intestinaux, ballonnements et flatulences... Lire plus



Le carvi (cumin des prés, anis des Vosges)
Carum carvi
Herbacée bisannuelle
Son feuillage finement découpé ressemble à celui de la carotte. Sa taille n'excède pas 15 à 60 cm. La deuxième année, à partir de mai-juin, la plante donne de petites fleurs blanches ou rosées, regroupées en ombelles.
Il poussera en plein soleil, dans n'importe quelle terre, dès lors qu'elle est bien aérée.
    
Au potager :
C'est un bon compagnon du choux et des pois. Mais il n'apprécie ni l'absinthe, ni le fenouil, ni la tomate.
    
Récolte :
Les feuilles se récoltent au fur et à mesure des besoins.. 
Les graines se récoltent uniquement la deuxième année, lorsque le carvi se met à fleurir. Dès qu'elles brunissent un peu, si la récolte est abondante, placer les bottes dans des sacs de toile, taper les sacs à l'aide d'un bâton et récolter les graines en les versant sur un tamis pour enlever la poussière et les brindilles.
    
Utilisation :
Les graines très parfumées sont  souvent confondues avec le cumin. Leur goût est cependant plus anisé, frais, et sucré.
Les feuilles aromatisent les salades et les potages. Les racines se consomment comme un légume. Vous pouvez les cuisiner de la même façon que les carottes.Les graines séchées, entières ou concassées, sont une épice au goût subtil. Elles parfument les viandes, les fromages, les pâtisseries, les pains... Elles servent d'ingrédients traditionnels au goulache et à la choucroute ou à des alcools tels le kummel (liqueur allemande), le gin, le schnaps...
            
Les graines transformées en huile essentielle atténueraient les ballonnements, les colites ou l'encombrement des voies respiratoires.



La livèche (céleri perpétuel ou ache des montagnes)
Levisticum officinale
Herbacée vivace
Ses grandes feuilles luisantes, découpées en larges folioles, rappellent celles du céleri. Ses hampes florales, cylindriques, fortes, cannelées et creuses peuvent atteindre 2 m de hautLa racine pivotante est longue et charnue. La livèche disparaît complètement l’hiver et repart très tôt au printemps.
    
Au potager :
On la plantera en bordure du potager, vu son développement. Elle améliore la saveur des haricots installés à proximité et permet de lutter contre la piéride et la mouche du chouElle n’aime ni l’angélique, ni la laitue, ni le maïs, ni le persil.
           
Récolte :
Les feuilles cueillies pendant toute la durée de végétation se consomment fraîches, congelées ou séchées, puis réduites en poudre. Les graines se récoltent à l'automne, les racines lorsque la plante a trois ans.
           
Utilisation :
Les tiges peuvent être confites dans un sirop de sucre, à la manière de l'angélique. Les feuilles fraîches émincées rehaussent les salades de crudités et les salades de thon. La livèche supporte bien la cuisson et parfume les soupes, notamment à la tomate, les sauces et les daubes, un morceau de feuille suffit à parfumer un plat (voir la recette du bouillon cube sans additif suspect). Ses graines aromatisent les pâtes à pain et les biscuits. Ses racines (à partir de 3 ans), riches en amidon, font un légume original, à cuire dans un bouillon de légumes ou braiser.
    
L’usage prolongé de la livèche est contre-indiqué chez la femme enceinte et en cas de problèmes rénaux.


Le persil
Petroselinum crispum ou sativum
Herbacée bisannuelle
Voilà une plante qui nous est familière. Ses hampes florales de couleur jaune verdâtre n'apparaissent que la seconde année.
Le persil est sensible à la mouche de la carotte, mais on peut y remédier en y associant des plantes répulsives, comme la lavande.
Il se multiplie par semis. Les graines gardent leurs facultés germinatives durant 3 ans...
    
Au potager :
La proximité du persil nuit au développement des salades.
    
Récolte :
Il se récolte toute l’année. Il est préférable de cueillir les feuilles une par une, plutôt que de couper plusieurs tiges à la fois. Il est important de protéger le persil en hiver avec une cloche.
    
Utilisation :
Utilisé cru ou cuit pour agrémenter de nombreux plats comme les omelettes, les plats en sauces, les salades, les viandes et les légumes. Les queues du persil sont plus aromatisées que les feuilles.    
Le cuisinier aura certainement une préférence pour le persil plat à l’arôme plus délicat...
    
Le persil est très riche en vitamines C et K, en fer et en magnésium ... Lire plus



 3 - LES ASTERACÉES 
Des plantes à fleurs réunies en capitules

L'Absinthe    (grande absinthe)
Artemisia Absinthium
Herbacée vivace
Elle peut mesurer jusqu'à 1 m. Ses feuilles argentées sont duveteuses et très divisées. Ses fleurs jaunes et tubulaires sont réunies en capitules. Il est fortement conseillé d'éloigner l'absinthe à plus d’1 m des autres végétaux, car elle fabrique de la thuyone, un composant inhibiteur de croissance. Elle se ressème facilement et devra donc être contrôlée. Elle peut rester en place jusque 8 ans.
            
Au potager :
L’absinthe protège les groseilliers de la rouille. Elle est un excellent répulsif contre les pucerons, la mouche de la carottela mouche des semis de haricots, les altises les nématodes ou encore la piéride du chou. On déposera des feuilles fraîches sur les cultures à protéger. Elle est néfaste à l'anis, au basilic, au carvi, au fenouil, à la sauge et à la tomate.
    
Récolte :
Les feuilles se cueillent jusqu’aux premières gelées.
    
Utilisation :
Attention, feuilles et fleurs contiennent des substances dangereuses. Elle fut longtemps interdite à la consommation, mais on la voit réapparaître, dans le Jura notamment, sous la même forme que le pastis et on trouve des produits dérivés intéressants comme la crème d’absinthe qu’on peut facilement utiliser en cuisine.
          
Elle a souvent été utilisée dans le traitement des maux d’estomac, pour lutter contre la fatigue, mais aussi pour lutter contre le mal de mer ou des transports   ... Lire plus



La camomille matricaire   (camomille allemande)
Matricaria recutita
Herbacée annuelle 
Ses fleurs, plus petites que celle de la camomille romaine, sont regroupées en capitules fortement bombés. La tige glabre (sans poils) est dressée, avec de nombreuses ramifications, les feuilles, découpées en lanières, dégagent une odeur puissante, très reconnaissable, lorsqu’on les froisse. La plante se resème toute seule.
                     
Au potager :
C'est une plante qui peut se cultiver en bordure de potager car son parfum âcre joue un rôle de répulsif auprès des insectes nuisibles. En outre, elle attire les pucerons noirs, qui ne vont donc pas ailleurs.
       
Récolte :
Les fleurs sont cueillies de mai à octobre. On utilise de préférence fleurs fraîches
           
Utilisation :
On peut utiliser cette camomille en cuisine, pour parfumer des salades ou des desserts. Elle rentre aussi dans la composition de certains Vermouths. 

Moins amère que la camomille romaine, elle est de fait moins tonique et se prend donc plutôt en infusion après le repasElle a des vertus antispasmodiques et analgésiques, et une efficacité reconnue sur les digestions difficiles et l’insomnie   ... Lire plus


La camomille romaine 
Chamaemelum nobile  ou  Anthemis nobilis
Herbacée vivace
Ses tiges velues et grêles, d’abord étalées au sol, se dressent ensuite pour porter des fleurs uniques à l'extrémité. Ses feuilles finement divisées dégagent un parfum de pomme verte
    
Au potager :
Grâce au puissant parfum de son feuillage, elle repousse de nombreux insectes nuisibles. Elle attire les pucerons, épargnant ainsi les plantes voisines. Elle apprécie la proximité de la sauge, de l'origan et de la rue officinale. 
     
Récolte :
Les fleurs se cueillent en été, juste avant leur épanouissement complet, lorsqu’elles ne sont pas rendues humides par la rosée ou la pluie. On les coupe à la base des capitules, elles sont ensuite séchées dans un local aéré et sombre.
    
Utilisation :
Les capitules de camomille sont parfois utilisés comme condiments entrant dans la composition de lasagnes et des raviolis, mais cette camomille est avant tout une plante médicinale. Son infusion très amère en fait plutôt une plante apéritive, à prendre avant les repas.
    
Elle est est surtout connue pour son action sédative et apaisante, mais elle calme aussi les douleurs   ... Lire plus



 4 - LES LAMIACÉES 
Des plantes à tiges de section carré, fleurs à lèvres ou corolles tubulaires à lobes

L'hysope   
Hyssopus officinalis
Sous-arbrisseau vivace
Elle forme un petit buisson ligneux (excepté aux extrémités) de 40 à 60 cm de haut. Elle fleurit de juin à septembre, en épis très décoratifs, d'un bleu violet profond, parfois blancs ou roses. Ses feuilles étroites et opposées dégagent des arômes de camphre et de mentheElle aime le soleil et résiste bien à la sécheresse, mais elle devra être renouvelés tous les 4 ans, soit par division, soit par nouveaux semis.
    
Au potager :
Elle protège le chou de la mouche blanche.

Au verger
Ses fleurs attirent les insectes pollinisateurs et les papillons. Elle abrite des insectes auxiliaires qui régulent les ravageurs de la vignePlus intéressant, encore, sans que l'on s'en explique, associée à la vigne, elle favorise la pousse de raisins.
        
Récolte :
On ne cueille que les jeunes feuilles des extrémités, à la saveur puissante, et les épis floraux de juillet à septembre.
             
Utilisation :
Feuilles et fleurs s'utilisent avec parcimonie, car à fortes doses la plante peut se révéler toxiqueLes fleurs peuvent être ajoutées à des salades, des sauces ou encore des soupes. Les feuilles et les fleurs peuvent également être séchées avant d’être employées comme aromates pour parfumer huiles et vinaigrettes.
           
Elle est utilisée depuis l'antiquité pour traiter des affections du poumon et des bronchesdont certaines maladies inflammatoires comme la pleurésie et la bronchite  ...Lire plus


La mélisse  (citronnelle ou piment des abeilles)
Melissa officinalis 
Herbacée vivace
La mélisse, particulièrement mellifère, mérite bien son nom grec Melissa, qui signifie « abeille ». On la reconnaît à ses feuilles, rugueuses au toucher, couvertes de poils fins et courts. Lorsqu'elles sont frottées, celles-ci exhalent une odeur citronnée, mêlée à une odeur riche et huileuse rappelant vaguement le beurre. Ses fleurs blanches ou légèrement rosées sont localisées, par groupe de 4 ou plus, sur un côté de la tige.
            
Au potager :
Elle attire les pollinisateurs, tandis que son odeur citronnée repousse les ravageurs du chouElle favorise et améliore le goût des tomatesAssociée au cosmos et au chou, elle améliore l’hygrométrie au niveau du sol, des conditions idéales pour les choux lors des plantations d’été. Elle n'aime ni la lavande officinale, ni la sauge.
    
Récolte :
La récolte des feuilles de mélisse se fait deux fois dans l’année : juste avant la première floraison du printemps, le matin lorsque la rosée s’est dissipée, car l’après-midi une partie des huiles se sera dissipée ; puis à nouveau à l’automne, après que les tiges sèches auront été rabattues et qu'une nouvelle série de feuilles sera apparue à la base de la touffe. Ces nouvelles pousses sont particulièrement aromatiques.
    
Utilisation :
En cuisine, finement ciselée, la mélisse parfume les salades de fruits, le poisson cuit en papillote, les légumes vapeur ainsi que les marinades. A parsemer au tout dernier moment, car la chaleur lui fait perdre ses arômes.
    
La mélisse est essentiellement connue et employée pour lutter contre le stress et le surmenage. Son action calmante et relaxante agit sur le système nerveux, digestif mais aussi sur le cœur  ... Lire plus



La menthe poivrée 
Mentha x piperata
Herbacée vivace
Elle est aisément reconnaissable à ses feuilles brillantesaux bord aigus et dentelés, et au goût plus ou moins poivré dont elle tire son nom. Ses épis cylindriques de petites fleurs mauves apparaissent en été.
    
Au potager :
Elle est une bonne compagne des plantes de la famille du chou et de la tomateElle a un pouvoir répulsif sur la noctuelle du chou et le piéride de la rave. Elle n'aime pas le persil.
    
Récolte :
D'avril à octobre, récolter de préférence les feuilles jeunes et sans défauts, quand le niveau d'humidité n'est pas trop haut. Le séchage doit se faire rapidement par petite quantité, juste après la récolte pour ne pas risquer de fermentation qui altérerait le goût et noircirait les feuilles.
    
Utilisation :
Les feuilles au goût très prononcé s'utilisent plutôt dans les préparations cuites, ainsi que dans les sorbets ou granités. 
           
On la réservera plus volontiers à un usage médicinal. Elle aide à digérer les repas trop riches en lipides.  L'huile essentielle de menthe poivrée sur les tempes a un effet immédiat en cas de mal de tête persistant. Elle nous protégerait des puces, fourmis et souris  ... Lire plus
           


La monarde fistuleuse  (bergamote sauvage ou thé rouge)
Monarda fistulosa
Herbacée vivace
A maturité, elle peut atteindre 1 m de hauteur pour une envergure de 45 cm. Elle a tendance à lignifier à sa base. Son feuillage vert pourpré est aromatique et dégage une odeur d'agrume lorsqu'on le froisse. Ses fleurs roses ou blanches, très décoratives, sont riches en nectar et en pollen. Sensible à l'oïdium, la plante nécessite un endroit bien aéré et ensoleillé. Une fois le plant bien développé, on divisera la souche et on replantera à 50 cm en tout sens.
        
Au potager :
Elle est amie de toutes les plantes. On la rabattra à 10 cm du sol, dès que les fleurs seront fanées et on la changera de place au bout de 3 ans.
         
Récolte :
Feuilles et fleurs sont récoltées et mises à sécher à la belle saison (juin à septembre) pour en avoir tout l'hiver.
           
Utilisation :
Cette monarde est appréciée pour préparer des infusions ou remplacer le thé, mais on peut aussi ajouter les feuilles avec parcimonie dans les salades. Les fleurs parfument et décorent les salades de fruits, les glaces ou différents desserts. On confectionne des liqueurs, du sirop avec les feuilles et les fleurs. Les feuilles séchées parfument les pots pourris.

C'est une plante médicinale très aromatique qui renferme du thymol et du carvacrol dont on tire une huile essentielle très réputée. Sa tisane est digestive, apéritive, carminative, anti-nauséeuse et antiseptique. Le miel de monarde fistuleuse doit vous garantir de passer l'hiver en bonne santé     ... Lire plus



L'origan  Thé rouge ou Thym des bergers
Origanum vulgare
Herbacée vivace

Les tiges dressées plus ou moins velues et très souvent rougeâtres mesurent de 30 à 60 cm. Les fleurs roses ou pourpres sont regroupées en petits panicules.
        
Au potager :
Il repousse la piéride de la rave, protégeant ainsi les plantes de la famille du chou, et éloigne la chrysomèle du concombre.
           
Au verger :
Il protège la vigne des cicadelles, des acariens et des tordeuses.
Récolte :
Cueillir les tiges en début de floraison, de préférence le matin entre juin et octobre. Faire sécher dans un endroit sec, aéré et à l'ombre. Effeuiller une fois sec et conserver-les dans une boîte hermétique.
    
Utilisation :
Les fleurs et feuilles séchées sont utilisées pour parfumer les potages, les sauces, les pizzas, les légumes, les viandes, le gibier ou les ragoûts. Elles aromatisent aussi la charcuterie, le riz, les vinaigres. Leur saveur est un peu amère, poivrée et piquanteContrairement à la marjolaine, l'origan doit être absolument séché pour que l'amertume de ses feuilles disparaisse.
    
Son utilisation comme plante médicinale remonte à l’Antiquité grecque, où il était prescrit contre les troubles gastriques, stimulant les estomacs paresseux et luttant contre la constipation   ... Lire plus


La sarriette des montagnes  (herbe de Saint Julien ou poivre d'âne)  
Satureja montana
Herbacée vivace
La plante disposerait de vertus aphrodisiaques, d'où son nom latin satureja, qui signifie « herbe à satyre ». Ses tiges sont poilues et ses feuilles étroites très odorantes. Sa floraison de couleur blanche à rose s'étale de juillet à octobre, elle est très mellifère. On la rabattra à 10 cm de la souche, dès le printemps. 
     
Au potager :
Elle éloigne les pucerons des légumes et cohabite à merveille avec haricots et oignons.
     
Récolte :
On récolte les feuilles tout au long de l'année, de préférence le matin.
     
Utilisation :
On emploie ses feuilles fraîches ou séchées pour parfumer volailles, viandes blanches et marinades. Les viandes en sauce s'en accommodent aussi fort bien.
En Provence, les bons fromages de chèvre sont enroulés dans les feuilles de la sarriette vivace que les bergers cueillent au hasard de leurs marches. On en ajoute traditionnellement dans les plats de légumes secs, de topinambours..., car elle facilite la digestion.
     
La sarriette éloigne les moustiques, elle est très efficace pour soulager les piqûres d'insectes en frottant la partie douloureuse avec quelques feuilles. Elle est stimulante, antispasmodique, antiseptique, fortifiante et digestive ... Lire plus

La Sauge   (herbe sacrée)
Salvia officinalis 
Sous-arbrisseau vivace

Du latin salvever qui signifie « sauver », par allusion à toutes ses propriétés médicinales. Son feuillage est très odorant, un peu camphré. Il est légèrement épais et velouté, de couleur gris-vert, un peu plus pâle sur la face inférieure. Au printemps, la sauge se pare de belles fleurs bleu-violacé à deux lèvres. Elle affectionne les sols légers, secs ou bien drainés.
    
Au potager :
Elle repousse les noctuelles du chou, les scarabées japonais et les mouches de la carotteA ne pas associer aux concombres ou aux oignons.
          
Au verger
Elle est bénéfique à la vigne, au même titre que l'hysope.
    
Récolte :
Les fleurs se cueillent en tout début de floraison. La récolte de feuilles destinées à être séchées doit se faire juste avant la floraison, c'est à ce moment-là que leur arôme est à son zénith. Le séchage bonifie l'arôme de la plante. Il est plus délicat à réussir que pour les autres plantes aromatiques persistantes, en raison de l’épaisseur des feuilles : étaler les feuilles sur un grillage que l'on suspend au plafond, veiller à ne pas entasser trop de sauge pour éviter tout risque de pourriture. Les feuilles doivent sécher lentement pour conserver tout leur arôme. Quand cette opération est terminée, les feuilles sont émiettées et conservées dans un récipient fermé hermétiquement.
    
Utilisation :
Les fleurs trouvent leur utilisation en décoration des salades et en infusion. Les feuilles accompagnent le porc, le mouton, le veau, les volailles, les gibiers, mais également des poissons gras et notamment l'anguille. La sauge relève le goût des pommes de terre, des pâtes et de la tomate ; elle accompagne à merveille les saucisses, les omelettes, les farces à l'oignon ou les sauces au vin. On l'utilise aussi pour agrémenter les soupes, en particulier la soupe à l'oignon. Elle aromatise le fromage blanc, le beurre et le vinaigre ; elle parfume des alcools.
        
"L’herbe qui sauve" mérite bien son nom. Reconnue universellement depuis des siècles, l'infusion de ses feuilles et de ses fleurs, est réputé être tonique pour les nerfs, stimule la circulation, régule le cycle menstruel, facilite la digestion et soulage le foie ou les estomacs fatigués    ...Lire plus



 5 - LES ROSACEES  

Des plantes présentant un réceptacle entre la tige et la fleur


La pimprenelle
Sanguisorba minor 
Herbacée vivace

C'est l'une des premières condimentaires à sortir de terre, au printemps. Elle mesure d30 à 60 cm de haut, elle attire papillons et abeillesElle se propage par rhizomes, sans être envahissante. Attention : les lapins en raffolent... 
    
Au potager :
On la placera près des légumes fruits (tomates, poivrons) pour leur assurer une bonne pollinisation. Elle s'accorde bien avec le thym et la menthe.
    
Récolte :
On utilisera les jeunes feuilles fraîches, car le séchage détruit leur goût délicat.

Utilisation 
Elle possède un petit goût de concombre et de noix verte, avec une pointe d'amertume et d'astringence. Les feuilles assaisonnent les salades, les sauces, le yogourt, le fromage cottage, la crème sûre, le beurre, la mayonnaise, les soupes et les omelettes. Il est possible de la congeler.

La pimprenelle est également intéressante pour sa richesse en vitamine C. Son nom latin signifie littéralement « qui absorbe le sang», elle possède des vertus hémostatiques puissantes, c'est-à-dire qu'elle est capable d'arrêter ou de ralentir les hémorragies, en interne comme en externe.   ... Lire plus



 6 - LES RUTACÉES 
Des plantes porteuses de glandes à huiles essentielles, sous forme de points translucides


La rue officinale    (rue fétide, herbe de grâce, rue des jardins)
Ruta graveolens
Herbacée vivace
Ses feuilles sont persistantes vert bleuté, glauques, alternes, arrondies et découpées en lobesLes longues tiges se lignifient avec le temps, pour former, à l'âge adulte, un arbrisseau au port dressé et en boule, pouvant atteindre 80 cm de hauteur. Sa sève peut être irritante pour la peau. Son arôme puissant, qui peut parfois rappeler la noix de cocoen fait une plante répulsive pour les pucerons, les chats et serpents. 
    
Au potager :
Quelques feuilles de rue déposées sur des nids de pucerons les feront disparaître : les insectes parasites détestent son odeur âcre et amèreSon purin est également efficace. Les feuilles peuvent être séchées pour préparer une poudre à maints usages : les semences enduites de poudre avant d'être mises en terre sont protégées contre la plupart des parasites ; la poudre épandue autour des jeunes plants les préservera des insectes. Elle est une bonne compagne des framboisiers, mais elle inhibe la croissance du basilic.
    
Récolte :
La récolte ne démarre qu'à partir de la deuxième année de croissance. Les feuilles sont cueillies toute l'année en fonction des besoins. Comme pour la plupart des aromatiques, les feuilles destinées à la conservation (séchées) seront prélevées avant la floraison.
    
Utilisation :
En cuisine, la rue des jardins peut servir à la confection de vins apéritifs, ses feuilles peuvent être ajoutées très parcimonieusement à des fines herbes pour une omelette ou pour parfumer les fromages blancs, mais son usage doit rester très limité car elle est potentiellement toxique (abortive) en cas de consommation régulière.
    
Les feuilles peuvent être récoltées et séchées puis mises en sachets de tissu pour servir de répulsif contre les insectes de la maison (mites, fourmis…). Votre chat ira griffer ou uriner sur d’autres supports que vos pieds de meubles si vous avez frotté ceux-ci avec des feuilles de rue fétide...






31 août 2018
Enquête sur des chardons trop invasifs

          
Des chardons colonisent une partie des Jardins vivants et font débat ! Ce terme confus désigne des espèces différentes, dont certaines comme le Cirsium carniolicum sont protégées.

Deux chardons de la famille des Astéracées sont réputés problématiques dans nos contrées, à nous de les identifier :
  • le chardon des champs (Cirsium arvense) est un redoutable envahisseur et fait l'objet d'arrêtés de destruction obligatoire dans certaines régions,
               
  • le chardon lancéolé (Cirsium lanceolatum), encore appelé chardon vulgaire ou chardon commun, ne se propage pas par rhizomes et est donc plus facile à éliminer.


Notre terrain réunit toutes les conditions qui invitent à la multiplication des chardons : 
  • un sol fertile, ("terre à chardon, terre à millions"),
  • une terre argileuse et hydromorphe (régulièrement gorgée d'eau),
  • un excès d'azote, dû à la longue présence de chevaux et à leur fumier mal composté,
  • un sol compact et tassé à l'envi par les équidés.
Les racines pivotantes de nos chardons ont quelques vertus : elles peuvent plonger jusqu'à 6 m de profondeur pour trouver le phosphore dont elles ont besoin et le ramener à la surface sous une forme assimilable pour les autres plantes, elles allègent aussi les sols trop compacts. 

Pourtant il est essentiel de savoir différencier nos deux chardons, car le système racinaire du chardon des champs en fait un vrai fléau.

Sous la terre, sa racine verticale se ramifient en multiples rhizomes horizontaux qui s'allongent de 2 m l'an et peuvent produire jusqu'à 16 drageons par m. 

La lutte est sans fin : l'arrachage est vain, car un simple fragment racinaire de 6 mm peut donner naissance à un nouveau plant !  Des solutions existent cependant, ainsi la luzerne serait une alliée précieuse pour réduire le nombre de chardons.

Le chardon des champs se reproduit également par germination.
            
Chaque plant produit entre 1500 et 40000 graines qui sont disséminées par le vent, mais qui réclament des conditions optimales pour germer. Cependant ces graines peuvent rester en dormance pendant 10 à 20 ans !
           
L'absence de reproduction végétative (par les racines) dans le cas du chardon lancéolé facilite sa destruction par la fauche avant la montée à graine (mai-juin).


Le chardon qui envahit notre parcelle est un chardon lancéoléQuelques points de comparaison ont suffi à distinguer nos deux sujets : 




Nous avons cependant aperçu quelques chardons des champs, encore isolés, du côté des buttes potagères et la vigilance s'impose.

Une présence maîtrisée de ces réservoirs de biodiversité que sont les chardons reste très souhaitable :

En effet, quels que soient les chardons, leurs fleurs riches en nectar sont visitées par de nombreuses espèces d’insectes pollinisateurs - papillons, mouches et de nombreux hyménoptères

        
Les oiseaux, tout particulièrement des chardonnerets, se délectent de leurs graines (d'où leur nom)...
   

Leurs feuilles sont consommées par diverses chenilles, dont celle de la Belle-dame, et par des chrysomèles.


Les galles retrouvées sur leurs tiges recèlent les œufs de nombreux diptères (Urophora cardui ; Urophora stylataqui verront le jours au printemps.

Et l'hiver venu, les tiges creuses des chardons tombés au sol servent de refuge à de nombreux insectes - thripscollemboles, punaises et coléoptères de petite taille.




26 mars 2018
L'osier vivant : utilisation et entretien 
            
L'osier est avant tout du saule !
     
Peu exigeant sur la nature du terrain, il assure 15 à 20 ans de haie sans souci et permet toutes les fantaisies (haie en losanges, haie paillasson, etc.). 
       
Contrairement au bambou, il n’est pas envahissant (pas de rejets depuis les racines).

Il en existe de nombreuses variétés aux propriétés diverses :

Dans les haies, le plus courant est Salix alba vitellina, extrêmement vigoureux, mais au système racinaire important, préjudiciable aux abords des dallages, des massifs ou des 
potagers... 
        
On lui préférera alors Salix triandra ‘Noir de Villaines', naturellement arbustif (3 à 4 m), qui nécessite des terres moins humides et dont les racines restent sages.

Salix viminalis est utilisé pour la confection de fascines en osier vivant (retenues de berges et de talus). C'est aussi un hyperaccumulateur de métaux lourds très efficace pour la dépollution du sol et de l'eau...



 

La culture de l'osier suit un calendrier très précis :
    > plantation de janvier à mars,
    > entretien d'avril à août,
    > coupe de décembre à février.


1 - L'entretien d'une oseraie, ou saulaie
On appelle saulaie (ou saulée) une rangée d'osiers. Les jeunes
 pousses non ramifiées sont récoltées pour l'ornement et la vannerie. 
          
> La taille au ras du pied s'effectue en hiver, quand il n'y a plus de sève dans les branches.
        
> D'avril à fin août, un désherbage manuel est recommandé pour limiter les adventices, en particulier le liseron.

> Pour éviter les maladies cryptogamiques (champignons foliaires) qui surviennent par temps humide et chaud, il faut arroser au pied des plantes et favoriser la circulation de l'airEn cas de rouille, on éliminera les feuilles attaquées pour éviter la dissémination des spores et on appliquera du purin de prêle ou du purin d'ortie.

> Occasionnellement, au printemps, les larves de la cécidomyie peuvent coloniser les bourgeons terminaux des brins d’osier. Des galles apparaissent alors et la croissance du brin est stoppée, des branches latérales se développent, l’osier devient inutilisable en vannerie....  Il faut éliminer les bourgeons atteints dès leur reconnaissance et les brûler. L'infestation diminuera au fil des ans. Les insecticides sont à bannir, d'autant que certaines cécidomyies sont de précieux auxiliaires au jardin. 


2 - L'entretien d'une haie d'osier vivant
> La première année, il est impératif d'arroser copieusement 1 à 2 fois par semaine. Par la suite on veillera à maintenir l'humidité. Le paillage d'une épaisseur de 15 cm limitera l'évaporation et la pousse des adventices.  
        
> D'avril à fin août, un désherbage manuel et recommandé.

      
> L'été, deux ou trois tailles légères favoriseront la ramificationEn cas de sécheresse, le jaunissement des feuilles n'est pas une catastrophe, il s'agit d'une réaction physiologique, l'arbuste reprendra un feuillage normal au printemps suivant. Si des branches de la structure sèchent, il suffit d'en laisser pousser une nouvelle qui sera palissée et tressée par-dessus.
      
> L'hivertailler très court pour conserver l’aspect tressé (max 1 cm) tous les rameaux de l'année et supprimer tous les brins secs.




30 avril 2017
Comment les arbres se parlent

Les arbres ont bien des leçons à nous donner en terme de partage et de communication. Chercheur et Professeur à l'Université de la Colombie Britannique, Suzanne Simard nous fait part d'une découverte stupéfiante, celle d'un autre monde - un monde sous-terrain qui permet aux arbres de communiquer...



22 octobre 2016
Les plantes sauvages bio-indicatrices

Voici un échantillon des plantes sauvages identifiées sur notre parcelle, lors de notre première rencontre avec le botaniste Christian GALAND.

Cliquez sur les noms pour accéder à la fiche détaillée.
         

Achillée mille feuilleAchillea millefolium L.

La pharmacopée traditionnelle l’a longtemps utilisée pour soigner les fièvres et les saignements, d’où ses divers surnoms : herbe aux charpentiers, herbe aux coupures...
      
C'est aux feuilles extrêmement découpées que l'on doit le nom de millefeuille.
     
               


               

Amarante réfléchieAmaranthus retroflexus

Tige et rameaux sont poilus. La tige est souvent rougeâtre. Les fleurs sont minuscules, toujours vertes, en épis denses et courts.
     
La plante est consommée comme un légume dans différents endroits du monde.





Armoise communeArtemisia vulgaris

Aussi appelé "Armoise citronnelle". 
          
Son nom latin vient de la déesse Artémis qui avait pour rôle de protéger les femmes malades, car cette plante a la capacité de stimuler le flux sanguin. Elle contient en outre des substances digestives, vermifuges, antihystériques et sédatives.







Arroche couchéeAtriplex prostrata

Elle est facilement reconnaissable à la forme caractéristique de ses feuilles en fer de lance.
       
Les feuilles crues sont utilisées en salade, cuites à la vapeur, à l'huile et au beurre comme les épinards.

      


  


Chardon vivaceCarduus

Le chardon, quand il est vivace, se reconnait aux faces inférieures de ses feuilles d'un aspect cotonneux.
     
Il a la faculté de retenir les minéraux et l'on préconise de le laisser se décomposer sur place après arrachage.




          


                

CirseCirsium

Souvent confondu avec le chardon, il s'en distingue essentiellement par les aigrettes de ses fruits, formés de poils plumeux (simples ou denticulés dans le cas du chardon).
          
La plante attire les syrphes et les papillons.










Crépide verdâtre Crepis capillaris

Les feuilles rappellent celles du pissenlit, mais les crépides possèdent des tiges ramifiées à l'inverse des pissenlits qui ne possèdent qu'un seul capitule par hampe.




            

             



              

Euphorbe réveille matin, Euphorbia helioscopia

Helioscopia "qui regarde le soleil", fait allusion à son ombelle qui se déploie tôt le matin face au soleil.

Elle est aussi appelée "Herbe aux verrues", car sa tige contient un suc laiteux corrosif dont on se servait pour supprimer les verrues.






Galle chevelu du rosier ou bégédar

Les bédégars sont dûs aux attaques d'une petite guêpe de 5 mm, le cynips du rosier (Diplolepis rosae ).

Certains bédégars sont de vrais HLM à cynips puisqu'ils peuvent compter jusqu'à 50 alvéoles...

Houlque laineuseHolcus lanatus L.

La plante forme des touffes denses. Elle se caractérise par l'abondante pilosité molle et soyeuse qui couvre sa tige et ses feuilles.
    
Elle se développe sur les sols acides, riches en silice.








Laiteron épineux, Sonchus arvensis 

La plante contient un latex laiteux qui s'écoule lorsqu'on casse la tige ou les feuilles. Ce caractère évite toute confusion possible avec le chardon.
         
Des précautions doivent être prises lors de la manipulation de cette plante, car elle est susceptible de provoquer des irritations cutanées ou des cas d’allergie. 






Lamier blancLamium album L.

Souvent confondus avec les orties, les lamiers appartiennent à la famille des lamiacées, comme la menthe, et ne sont pas urticants. 
     
Bien que comestibles, leurs qualités nutritionnelles sont moins intéressantes que celle de l’ortie.

Matricaire inodoreMatricaria perforata

Encore appelée "fausse camomille"... Elle a une préférence pour les sols argilo-sableux équilibrés, neutres à légèrement basiques.
          
A mesure que les fleurs fertiles fleurissent au centre du capitule, celui-ci, plat à l'origine, devient de plus en plus bombé puis presque sphérique, rabattant les bractées blanches vers le bas.




              


Oseille des prés, Rumex acetosa

Elle est cultivée comme plante potagère. Ses feuilles au goût légèrement acidulé sont utilisées pour aromatiser de nombreux plats.
          
Riche en vitamine C, elle est néanmoins déconseillée aux personnes souffrant de rhumatismes, d'hémorroïdes et de problèmes rénaux, à cause de sa forte teneur en acide oxalique.

           

Prunellier, Prunus spinosa

Il forme un buisson très épineux, difficilement pénétrable. Les fleurs en coupe, sont suivies de fruits bleu noir, amers au goût. 

Mellifère et nectarifère, il fleurit tôt et est très apprécié des insectes à un moment de l'année où la nourriture est rare. De nombreuses espèces de chenilles de papillons se nourrissent de son feuillage.







Renoncule âcreRanunculus acris

Elle contient un suc amer et âcre provoquant des douleurs aiguës et de l'inflammation chez le bétail qui la broute.
          
Botaniquement parlant, il s'agit du véritable 'Bouton d'or', moins répandu que la renoncule rampante (ci-dessous) et moins envahissante. Elle préfère les terres humides et grasses. 

Renoncule rampante, Ranunculus repens

Elle est assimilée au bouton d'or. À l'instar des autres renoncules, elle est toxique fraîche, mais ne l'est plus une fois coupée et séchée.         

Sa particularité est de produire des stolons, qui s’insinue à ras de terre, produisant de nouvelles plantes tous les 20 cm. C’est une plante réellement envahissante

Véronique à feuille de serpoletVeronica serpyllifolia

Cette véronique se différencie des autres véroniques par la couleur bleu pâle de ses fleurs. Chaque fleur est veinée de bleu ou de violet.
        
C'est une plante commune dans les lieux humides, prairies, pâturages, décombres, au bord des champs ou des chemins.





Véronique de PerseVeronica persica

La plante, originaire du Sud-Ouest de l'Asie, a été naturalisée dans toute l'Europe au moins depuis le XIXe siècle.

Les feuilles sont vert pâle, triangulaires, à grosses dents, les fleurs bleu vif, de 1 cm, à pétale intérieur beaucoup plus petit et blanchâtre, solitaires à l'aisselle des feuilles.